Chaque mois, nous mettons en lumière un membre de notre formidable équipe ! Nous leur donnons la parole pour qu’ils puissent partager leurs passions et leurs talents uniques… Aujourd’hui, c’est le tour d’Alice !
Alice fait partie de l’équipe MASSIVart depuis 2018, d’abord en tant que directrice artistique du festival Chromatic puis maintenant comme consultante artistique et curatrice des projets de l’agence.
Élément précieux de notre équipe créative, elle est aussi une artiste inspirante. Nous avons voulu lui laisser carte blanche pour qu’elle parle de son parcours, de sa démarche artistique et lui permettre de mettre son travail en avant.
Après l’obtention de ma maîtrise à l’Ecole Supérieure d’Art de Clermont Métropole, en France, j’ai initié avec 10 autres artistes et amis la création du lieu La Cabine. Ce lieu, pensé comme un atelier collectif et un espace d’exposition, m’a permis pendant deux ans d’approfondir ma pratique et d’organiser différentes expositions et événements.
Au cours de l’année 2015, j’ai participé à plusieurs expositions dont Les Enfants du Sabbat 16 au centre d’art du Creux de L’enfer à Thiers, France et S’allonger sur une ombre, à Home Alone à Clermont-Ferrand, France.
En 2018, je décide de m’installer à Montréal où j’endosse le rôle de directrice artistique pour la 10ème édition du Festival Chromatic. En parallèle, je donne ma première exposition européenne : l’exposition collective «Six Memos» qui voyagera entre l’Espagne, l’Angleterre et la Pologne en 2018-2019.
En juillet 2018, j’expose pour Art.Art en compagnie de Roxa Hy, à Montréal. Depuis 2019, je suis consultante artistique et curatrice chez MASSIVart, tout en continuant ma pratique artistique en parallèle.
Mon travail plastique s’articule autour de la notion de quotidien. Il questionne le paysage et les formes géométriques qui s’y trouvent, qu’elles soient naturelles ou produites par l’homme. Je collecte des éléments du réel et j’évide leurs formes pour ne garder que les arêtes. Les formes, une fois épurées et repensées résultent du vide / du plein. Je m’intéresse donc à la forme en elle-même et à ce qu’elle est en tant que telle.
Les installations qui résultent de ces recherches formelles donnent naissance à des univers silencieux où les structures se laissent contempler à la façon d’une balade dans une ville fantôme.
A la manière d’Italo Calvino qui voyage à travers les époques littéraires dans Leçons américaines : six propositions pour le prochain millénaire, je cherche à percevoir le paysage comme un voyage duquel résulte une multiplicité de formes plastiques.
A propos de la « Multiplicité » page 173 : « Gaddafi savait que « savoir, c’est insérer quelque chose dans le réel, donc cela déforme le réel ». C’est exactement ce que je veux montrer à travers mon travail. Comment percevoir le paysage, les changements qui peuvent se produire sur celui-ci, la vitesse à laquelle il évolue. L’idée qu’une image en tant que telle n’est pas « correcte ». Chercher à transcender les images de la vie quotidienne, rechercher le spécial perceptible par tous : la « visibilité ». La cohérence du paysage est donc l’idée interne que l’on s’en fait.
Dans les années 1960, le sculpteur Georges Sugarman en parlant à Fred Sandback disait « Si tu en a marre de toutes ces pièces, pourquoi ne pas tendre juste une ligne avec une pelote de ficelle, c’est tout ? ». C’est avec cet esprit minimaliste affranchi du plein et du socle que je pense la création afin d’orienter mon travail et mes recherches vers l’évidement et l’agencement de formes épurées s’organisant dans l’espace. Prélevés dans le réel, je ne conserve de ces référents formels que leurs arêtes, leurs contours, leurs squelettes.