Son travail oscille entre l’espace physique et virtuel. L’informatique et les technologies évoluent rapidement au point de devenir omniprésents et influents dans notre vie quotidienne. La réalité ontologique, la réalité virtuelle et la réalité médiatisée cohabitent de manière complexe et multidimensionnelle. Dans son travail, Julieta Gil recherche les possibilités de réalités simultanées qui se forment et interagissent les unes avec les autres, créant des objets et des récits qui reflètent notre passé, notre présent et notre avenir.
Projet réalisé à partir du registre des graffitis peints sur l’Ange de l’Indépendance à Mexico, réalisés lors de la marche de protestation féministe #NoMeCuidanMeViolan, en août 2019. La controverse générée par ces tags ouvre une discussion autour de la mémoire et du patrimoine. Sans chercher à les résoudre, le projet sert à susciter des échanges et veut maintenir en vie cet aspect du monument, que la société s’est approprié en le vandalisant. Julieta Gil montre comment l’ « Ange de l’indépendance » prend de nouvelles significations à l’époque actuelle. L’oeuvre permet de garder une trace de ce momentum dans la mémoire collective des citoyens, en communiquant les pulsions et les demandes du peuple. Le monument numérisé peut également servir de témoignage pour de futures recherches, car il documente et préserve les preuves des demandes de justice.
est un projet parallèle en collaboration avec les artistes Livia Radwanski et Concepción Huerta. Il s’agit d’un modèle 3D du monument créé par l’assemblage de plusieurs photographies.
La création de cette œuvre se fonde sur l’interprétation archéologique des ornements de la façade du Palais des Beaux-Arts de Mexico. Cette commande pour Satelite, un projet de commissariat en ligne, montre certains des éléments ornementaux néo-indigénistes du palais et, grâce à la technologie de la VR, génère un nouveau dialogue avec les récits, à la fois architecturaux et muraux, que le bâtiment abrite depuis sa construction. La vidéo nous place dans un territoire futur et nous guide pour repenser le sens et la relation que nous avons avec nos monuments.
Grâce à des méthodes de numérisation et de modélisation 3D, les oeuvres reconstituent le récit d’un style architectural. La série interroge les notions d’archéologie, non seulement comme méthode d’analyse des valeurs d’une époque, mais aussi comme moyen de les renouveler.
Ornamentos juxtapose un espace architectonique généré par un ordinateur avec le contexte architectural actuel de Downtown L.A. L’œuvre s’inspire de Frank Lloyd Wright et de ses appropriations des ornements mayas, ainsi que du minimalisme contrasté du mouvement artistique californien appelé « Light and Space ».
Représentation d’espaces parallèles qui confrontent et brisent la linéarité du temps et de l’espace, ouvrant une nouvelle dimension. Ces scènes sont des simulations d’espaces intérieurs et extérieurs. La recherche s’est faite par le biais de processus de cartographie de texture sur des programmes de modélisation 3D. Il s’agit d’un processus dans lequel une image bidimensionnelle est projetée sur une surface 3D pour ajouter de la texture à un modèle. Cette technique est utilisée pour donner des détails plus réalistes aux objets virtuels. Dans ce cas, des images 2D de paysages ont été projetées sur des surfaces 3D d’espaces intérieurs de manière récurrente, et l’image obtenue était utilisée comme une nouvelle texture. Grâce à cette récurrence, l’image finale donne lieu à une simulation abstraite.