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Brookfield Properties développe et exploite des biens immobiliers pour le compte deBrookfield Asset Management – l’un des plus grands gestionnaires d’actifs alternatifs au monde. Arts Brookfield est l’initiative culturelle de la société, qui soutient l’innovation dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre, du cinéma et des arts visuels par le biais d’expositions artistiques gratuites et d’expériences culturelles au sein de ses propriétés, créant ainsi des environnements dynamiques et appréciés par les personnes qui y travaillent et y vivent chaque jour.
Brookfield Properties était à la recherche d’une installation artistique temporaire percutante afin de magnifier et de favoriser le trafic vers sa toute nouvelle propriété dans la ville de New York : Manhattan West à Midtown. L’œuvre a par la suite été reprogrammée pour Brookfield Place dans le Lower Manhattan.
Hymn to the Big Wheel Liz West de l’artiste britannique Liz West a été choisie pour répondre à ces objectifs. Cette œuvre sculpturale immersive explore l’illusion et la physicalité de la couleur et de la lumière naturelle dans l’espace. Constituée d’un octogone multicolore niché dans une forme octogonale plus grande, cette œuvre encourage le spectateur à se repositionner et à s’aligner sur les différentes couleurs pour voir un éventail changeant de couleurs se mélanger sous ses yeux.
MASSIVart est fier d’avoir contribué à la transformation temporaire de ces deux lieux, en créant des moments distinctifs et en s’engageant auprès des communautés de deux propriétés new-yorkaises. Le programme culturel unificateur permettra d’établir des liens plus forts et plus authentiques avec les publics des destinations.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Liz West, je suis une artiste basée au Royaume-Uni et j’utilise la couleur et la lumière pour créer des installations immersives.
Qu’est-ce qui t’a poussée à créer Hymn to the Big Wheel, lorsque cette œuvre a été commandée à l’origine par le Canary Wharf Group à Londres pour Summer Lights en 2021 ?
Hymn to the Big Wheel a été initialement inspirée par le soleil et mon désir de faire un travail qui n’utilise pas seulement des lumières artificielles, mais aussi la lumière naturelle, car c’est une ressource illimitée. Utilisons-la ! Canary Wharf est situé à Londres, tout près de la ligne du méridien de Greenwich. J’ai pensé que ce serait parfait de faire un cadran solaire à Greenwich. La pièce a été inspirée par le mouvement du soleil et par la volonté de le documenter, mais aussi de permettre aux visiteurs de l’explorer et d’être à l’intérieur. Le titre de l’œuvre est intéressant car Hymn to the Big Wheel fait penser à une fête foraine, non ? Ce n’est pas du tout le cas et ça n’a rien à voir avec les grandes roues. L’inspiration pour cette œuvre vient aussi de la musique. Je suis très intéressée par la musique pop et la musique en général. Et en tant que passionnée de musique, j’en écoute beaucoup pendant que je crée et dessine. Lorsque j’ai fait les premières esquisses de cette œuvre, j’écoutais Massive Attack et l’un de leurs célèbres morceaux, Hymn of the Big Wheel. Cette chanson parlait beaucoup de la façon dont la terre tourne sur elle-même jour après jour et de la façon dont nous faisons tous, en tant qu’individus, l’expérience du monde. J’ai pensé que c’était parfait, car le fait que la Terre soit sur son axe aide le soleil à se déplacer. L’œuvre traite de la façon dont nous percevons individuellement la couleur, l’espace et le monde qui nous entoure. Tout s’est très bien enchaîné. Cela n’a donc rien à voir avec les fêtes foraines et tout à voir avec le fait d’être dans un clip vidéo.
Qu’est-ce qui t’intéresse dans le travail avec la couleur et la lumière ?
Ce qui m’intéresse dans le travail avec la couleur et la lumière, c’est son pouvoir de changer notre perception des espaces et des lieux. La couleur a cette capacité étonnante d’être universelle. Peu importe votre origine, votre âge, votre race, votre sexe, vous comprenez la couleur. Et peu importe que vous soyez daltonien ou que vous ayez une synesthésie, nous comprenons la couleur différemment mais nous la comprenons tous. Et sans lumière, vous ne pouvez pas voir la couleur.
Les deux combinées sont intrinsèques l’une à l’autre, et c’est pourquoi elles constituent des supports si formidables pour mon travail.
Mon intérêt pour les deux remonte à mon enfance, lorsque j’étais très sensorielle. J’étais toujours attentive au monde qui m’entourait, mais c’était aussi toujours les couleurs qui m’entouraient d’un point de vue sensoriel qui m’excitaient vraiment. […] On pourrait dire que ce que je faisais à cinq ans, je le fais encore maintenant. Mon travail a cet aspect joyeux et ludique de l’enfance lorsque les gens entrent dans cette œuvre. J’espère qu’ils pourront perdre toutes leurs inhibitions et se souvenir de ce que c’est que d’être à nouveau un enfant, et faire l’expérience du monde dans cette forme ludique.
Qu’espères-tu que le public remarque et qu’il retienne de son expérience avec cette installation ?
Lorsque le public découvre Hymn to the Big Wheel, je veux qu’il comprenne que le mélange des couleurs peut être physique dans le monde visuel. L’œuvre superpose deux couleurs dans chaque panneau pour créer une nouvelle couleur. Il n’y a pas trois couleurs, celle du milieu est une nouvelle couleur qui est créée par les deux vinyles originaux entre les deux. […] J’ai essayé de faire cela dans d’autres de mes œuvres, mais Hymn to the Big Wheel donne vraiment aux gens l’expérience du mélange des couleurs en direct.
Lorsque les gens vont visiter l’œuvre, je veux qu’ils retiennent que l’espace qui les entoure change. En effet, lorsqu’ils sont dans l’œuvre, l’espace est multicolore. Ce n’est pas seulement de la pierre grise ou du béton, du verre ou de l’acier comme le monde architectural qui nous entoure. À l’intérieur de l’œuvre, le monde est baigné de couleurs, comme si l’on portait des lunettes colorées. J’espère que cela permettra aux gens de voir le monde qui les entoure différemment. Et j’espère que cela leur permettra peut-être de lever les yeux, de regarder le monde environnant et de remarquer des choses qu’ils ne verraient pas normalement.
Qu’est-ce que cela signifie d’être une artiste travaillant dans le domaine public et dans l’art public ?
Le fait d’être une artiste travaillant dans le domaine public s’accompagne d’une énorme responsabilité. Vous vous exposez à la critique. Vous vous ouvrez à tout le monde, pas seulement à un public spécialisé dans l’art qui regarde votre travail.
Ce qui est vraiment bien, c’est que mettre l’art dans le domaine public, ce n’est pas seulement mettre l’art dans un endroit où il y a un public fixe. Des gens de tous âges et de tous horizons ont la chance de voir votre travail. Peut-être même tous les jours. Ils ne remarqueront pas forcément qu’il s’agit d’une œuvre d’art, ils la verront peut-être comme de l’architecture ou du design, mais cela ne me dérange pas.
Je pense que mettre l’art dans la sphère publique est assez spécial. Cela s’accompagne d’un code de conduite différent. Je pense qu’il faut réfléchir à différentes façons de pratiquer et de travailler. Il ne s’agit pas seulement de faire quelque chose soi-même et de l’exposer dans une galerie. Il faut commencer à consulter des ingénieurs, des architectes, des fabricants et des commissaires. Et c’est comme un cirque, dans le bon sens du terme, dans le sens où il n’y a pas que moi. Il y a beaucoup de gens qui se réunissent, qui apportent leurs idées créatives et leurs spécialités et qui collaborent. Ce que je trouve vraiment bien dans l’art public, c’est le travail d’équipe, et j’adore le travail d’équipe. J’ai l’esprit d’équipe. Je suis très heureuse que toutes les personnes impliquées dans ce projet reçoivent la reconnaissance d’avoir apporté Hymn to the Big Wheel à Manhattan.
New York est un endroit assez spécial pour moi […] et en tant qu’artiste britannique, le fait que mon travail soit exposé ici est une chose énorme ! J’ai eu l’occasion d’exposer mes œuvres dans le monde entier, mais Hymn to the Big Wheel n’a jamais été présentée en Amérique.
