Créer des liens : L'impact artistique de Sofía Núñez sur ENJOY ESCANDÓN à Mexico

Pour le projet ENJOY ESCANDÓN par Opera à Mexico, MASSIVart a été recommandé par RevoRE pour valoriser le chantier de ce projet à usage mixte avec des intégrations créatives et artistiques.

Nous avons d’abord créé un espace de vente unique, doté d’un revêtement translucide qui joue avec la lumière et les couleurs pour créer une atmosphère vivante et invitante. À côté de l’espace de vente, Sofía Núñez, artiste locale de renom, a réalisé une peinture murale semi-permanente intitulée « L’avenir de la région » dans un style figuratif et contemporain. Cette fresque vibrante, qui s’étend sur plus de 500 m², embellit les environs et crée une vue joyeuse et colorée, offrant aux visiteurs une occasion mémorable de prendre des photos.

Grâce à cette intégration créative, nous souhaitons favoriser l’acceptation par la communauté et améliorer l’attrait général du site de construction ENJOY ESCANDÓN.

Dans ces questions-réponses, Sofía Núñez nous fait part de son parcours de passionnée à artiste à plein temps, de ses inspirations, de l’influence de la ville de Mexico sur son travail et de son point de vue sur l’importance de l’art public.

Qu’est-ce qui t’a poussée à passer d’une pratique de passe-temps à une pratique à plein temps ?

J’ai toujours été proche de l’art. Dès l’enfance, j’ai été attirée par l’art et j’emportais partout mon matériel de dessin et de peinture. Cependant, je n’ai jamais considéré l’art comme une activité à laquelle je pouvais me consacrer, jusqu’à ce que je sois licenciée. C’est à ce moment-là que j’ai renoué avec ma pratique et que j’ai commencé mes premiers projets en freelance.

Peux-tu nous raconter l’histoire de ton style artistique, caractérisé par des couleurs vives, des éléments de la nature et des portraits féminins ?

La nature a toujours été un endroit où je me sens en paix, et ses formes m’ont toujours inspirée. Il existe de nombreux processus fascinants dans la nature, c’est donc un thème que j’aime explorer et dépeindre. Pour moi, les formes organiques de la nature sont liées à la féminité, c’est pourquoi j’aime mélanger ces éléments dans mes compositions. Beaucoup de mes portraits reflètent « Mère Nature ».

Comment le fait de vivre et de travailler à Mexico influence-t-il ton processus de création et les thèmes de ton art ?

Je me sens très chanceuse de vivre dans un pays doté d’une telle biodiversité. La nature, les espèces et les couleurs sont autant de sources d’inspiration. J’aime pouvoir visiter différents endroits pour trouver l’inspiration, des marchés colorés et traditionnels aux forêts ou aux parcs où je peux m’asseoir et dessiner.

Compte tenu de la diversité des supports que tu utilises, du traditionnel au numérique, comment décides-tu du médium à utiliser pour une œuvre particulière et quel est l’impact de ce choix sur ton expression artistique ?

Lorsque je travaille sur des projets pour des marques, le client me donne souvent des directives, et j’adapte donc les matériaux en fonction de la taille et de l’objectif, afin d’obtenir le résultat le plus efficace. Pour mes projets personnels, je traverse des périodes où je travaille principalement à l’aquarelle, puis je passe à l’acrylique ou aux pastels après quelques mois. Pour moi, l’expérimentation de différents médiums fait partie de ma créativité ; j’apprends toujours quelque chose de nouveau.

Concilier l’organisation d’ateliers, la création d’œuvres d’art personnelles et la conception de peintures murales peut être exigeant. Quel conseil donnerais-tu à ton ancien toi ?

Il faut y aller doucement, il y aura du temps pour tout, et une chose inspire l’autre. La création de fresques murales ou la découverte de nouveaux matériaux m’inspirent de nouveaux thèmes pour les ateliers, et le fait de voir les autres développer leur créativité dans mes cours m’inspire également.

Comment conçois-tu le rôle de l’art public ?

Je pense qu’il est essentiel d’avoir des espaces où nous pouvons apprécier l’art dans notre vie quotidienne, pendant nos trajets, ou dans des lieux que nous fréquentons et qui ne sont pas nécessairement des musées. Je pense également que ces espaces peuvent inciter les visiteurs à créer ou à en apprendre davantage sur un sujet donné. Dans notre vie trépidante, nous passons souvent à côté de ces moments de contemplation et de calme qu’offre l’art public.

Quel impact espères-tu que ta fresque aura sur la communauté locale ?

J’espère qu’elle servira de moment de contemplation pour ceux qui la regarderont. Je serais très heureuse qu’elle incite quelqu’un à la photographier, à en imaginer le sens ou à s’intéresser aux peintures murales de notre ville.

Quels sont les défis que l’on rencontre lors de la création d’œuvres d’art pour les espaces publics et comment les relever pour s’assurer qu’elles trouvent un écho auprès d’un public diversifié ?

Heureusement, les peintures murales sont généralement bien accueillies par la communauté. Elles suscitent l’admiration en raison de leur taille et déclenchent des conversations autour de l’œuvre d’art. Je pense que toutes les œuvres ne plaisent pas à tout le monde, c’est pourquoi il est important de rechercher la diversité des artistes et des espaces. L’un des défis consiste à trouver davantage d’espaces et de financements publics pour réaliser des projets artistiques qui embellissent les allées de notre ville et rapprochent le public de l’art, tout en l’éduquant sur des sujets culturels.

Photos d’Alejandro Ramirez Orozco.