La contribution innovante de Chun Hua Catherine Dong au programme d'art public de Royalmount

Royalmount, en étant le premier développement mixte 100 % neutre en carbone en Amérique et le plus grand projet de commerce de détail certifié LEED Or au Canada, établit un nouveau standard en alliant durabilité et créativité. Au cœur de cette innovation se trouve l’œuvre de Chun Hua Catherine Dong, une pierre angulaire du programme d’art public audacieux de Royalmount.

Dans ce vaste développement sur deux niveaux de 824 000 pieds carrés, Carbonleo est animé par une vision de créer des liens humains grâce à une stratégie créative axée sur la communauté. Cette vision s’aligne parfaitement avec l’engagement de MASSIVart à insuffler de la vie aux espaces par l’art et la culture.

Nous sommes fiers d’avoir supervisé la curation, la fabrication et l’installation de la première sculpture de grande envergure de Chun Hua Catherine Dong, marquant une étape importante dans son parcours artistique. L’œuvre a été fabriquée en collaboration avec Studio Artefact et Fibromoule.

Dans cette entrevue, Chun Hua partage ses réflexions sur son évolution artistique, les thèmes qui animent son travail et le rôle de l’art public pour aborder les enjeux sociaux. Nous vous invitons à plonger dans ses réflexions et à découvrir comment ses contributions transforment Royalmount en un lieu culturel vibrant.

Chun Hua Catherine Dong - The Wishing Bear - Curation and Production by MASSIVart for Royalmount mixed-use development public art program

‘The Wishing Bear’ – Chun Hua Catherine Dong

Peux-tu nous parler un peu de ton parcours artistique, de ton enfance dans un petit village en Chine jusqu’à ta reconnaissance en tant qu’artiste à Montréal ? Qu’est-ce qui t’a initialement attirée vers le monde de l’art de performance ?

Lorsque j’étais enfant, j’aimais dessiner et rêvais de devenir artiste, mais je n’ai pas eu la possibilité de poursuivre ce rêve en raison de la pauvreté de ma famille. Mon déménagement au Canada dans la vingtaine a été comme un nouveau départ, et je me suis demandée ce que je ferais avec cette nouvelle opportunité. Naturellement, j’ai voulu raviver mon rêve d’enfance. Je me suis inscrite à l’Université Emily Carr de l’Art et du Design, pensant initialement devenir peintre. Lors d’un cours de sculpture, j’ai créé une sculpture qui semblait très ennuyeuse et mal faite. Pour la rendre plus intéressante, j’ai décidé de réaliser des actions avec elle, en utilisant mon corps pour interagir avec la sculpture. C’était ma première exploration de l’art de performance, même si je ne savais pas ce que c’était à l’époque. Cette expérience a été absolument libératrice, et j’ai senti que j’avais enfin trouvé un moyen d’exprimer ma véritable personnalité. Cette découverte m’a conduite sur un chemin d’exploration artistique et de découverte de soi qui continue d’inspirer mon travail aujourd’hui.

Ton travail explore souvent les thèmes de la mémoire, de la culture et de l’identité à travers le prisme du genre et de la diaspora. Comment ces thèmes façonnent-ils ta pratique artistique et tes choix de médiums ?

Ces thèmes sont profondément liés à mon expérience personnelle et à ma vie en Chine. Vivre dans un contexte culturel différent soulève souvent des questions sur l’identité. Si j’étais restée en Chine, je n’aurais peut-être jamais ressenti le besoin d’affronter ces problématiques. Cependant, ayant immigré au Canada il y a longtemps, je trouve désormais nécessaire de me reconnecter à mes racines, car quelque chose qui m’a nourrie s’est estompé et oublié. Renouveler cette connexion de temps en temps est important pour moi. En ce qui concerne les médiums, j’ai un large éventail d’intérêts et j’aime expérimenter de nouvelles formes. M’en tenir à un seul médium trop longtemps m’ennuie ; j’ai besoin d’essayer de nouvelles choses pour rester excitée et stimulée. Cette exploration constante me permet de continuer à apprendre, mais cela signifie aussi que je ne me sens pas experte dans un médium particulier. Je suis en perpétuelle évolution, ce qui est à la fois une force et un défi.

Chun Hua Catherine Dong - Mulan – Times Square

‘Mulan’ – Chun Hua Catherine Dong, Times Square, New York

Dans des projets comme « The Yellow Umbrella – An Unfinished Conversation » et « Husbands and I », tu t’engages dans des récits politiques et culturels puissants. Comment vois-tu le rôle de l’artiste pour aborder les enjeux sociétaux à travers l’art public ?

« The Yellow Umbrella – An Unfinished Conversation » et « Husbands and I » sont mes premières pièces de performance. Étant donné que le terme « art public » englobe une gamme de perspectives et de médiums, les performances peuvent être considérées comme de l’art public. En abordant et en défiant les enjeux sociétaux à travers l’art public, les artistes jouent un rôle important dans la formation de la conscience publique et la provocation de la réflexion et de l’interrogation. Lorsque je crée des œuvres éphémères comme des performances ou des interventions artistiques dans des espaces publics, je vois souvent ces espaces comme des terrains de jeu, des scènes ou des instruments pour des œuvres non autorisées, des interventions activistes et des actions politiques. Ce type d’art public peut être très politique mais offre des perspectives différentes sur ce que peut être l’art public.

De ton point de vue, quelle est l’importance d’intégrer l’art dans les espaces publics, en particulier en termes d’engagement culturel et de construction communautaire ? Peux-tu partager tes réflexions sur l’impact que l’art public peut avoir sur les communautés locales ?

L’intégration de l’art dans les espaces publics est d’une importance significative pour l’engagement culturel et la construction communautaire. L’art public rend l’art accessible, permettant aux personnes de divers horizons de découvrir et de s’engager avec l’art dans leur vie quotidienne. Il sert souvent de symbole pour la communauté et peut devenir un point de rassemblement central. Il offre un terrain commun où les gens peuvent se retrouver, partager des expériences et engager des conversations. L’art public aide également à construire une identité unique pour une communauté locale en transformant des espaces banals ou négligés en environnements visuellement stimulants. Cette transformation peut définir le caractère d’un lieu, le rendant distinctif et mémorable.

Out of the Blue - Chun Hua Catherine Dong

‘Out of the Blue’ – Chun Hua Catherine Dong

Selon toi, comment l’art public peut-il aider à aborder et à mettre en lumière des enjeux sociétaux tels que le genre, la diaspora et l’identité culturelle ? Peux-tu donner des exemples d’installations artistiques publiques que tu as trouvées particulièrement percutantes ?

L’art public peut être un médium puissant pour aborder et mettre en lumière des enjeux sociétaux. Il y parvient par l’utilisation de symboles, de récits et de gestes qui favorisent l’empathie et la compréhension. Lorsque les gens rencontrent des œuvres d’art qui racontent les histoires de groupes marginalisés, ils sont plus susceptibles de développer une compréhension plus profonde et une compassion pour leurs expériences et leurs luttes. Les artistes utilisent différents médiums pour exprimer les enjeux sociétaux qui les concernent. Par exemple, « Fearless Girl » de Kristen Visbal à New York est une œuvre très puissante célébrant le pouvoir des filles. Elle suscite également des discussions sur l’égalité des sexes sur les lieux de travail.

Quels sont tes espoirs et tes visions pour l’avenir de l’art et de la technologie ? Comment imagines-tu leur évolution pour créer un art public plus inclusif et stimulant ?

J’imagine que l’art public deviendra de plus en plus interactif et dynamique, en utilisant la réalité augmentée (AR) et la réalité virtuelle (VR) pour créer des expériences immersives. Ces technologies peuvent rendre les œuvres plus engageantes, permettant aux spectateurs d’interagir avec elles et de les explorer de nouvelles manières. Par exemple, l’AR pourrait donner vie à des figures historiques ou animer des œuvres d’art publiques statiques, les rendant vivantes. De plus, l’AR pourrait rendre l’art public spécifique au site accessible depuis n’importe où, permettant aux spectateurs de l’expérimenter à distance. La VR, quant à elle, pourrait transporter les spectateurs dans différents environnements culturels, offrant une compréhension plus profonde et immersive des perspectives et des histoires diverses.

 


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