Lumière sur l'artiste : Ignacio Aldana 'Soltero'

Récemment, Be Grand® – l’un des leaders du secteur immobilier au Mexique – a confié à MASSIVart le soin de réimaginer le showroom d’un grand projet de développement résidentiel au cœur de la ville de Mexico.

Les showrooms de Be Grand® se démarquent déjà de ceux des autres promoteurs immobiliers. Nous avons alors voulu porter la marque à un autre niveau, en reflétant son positionnement exclusif à travers des installations artistiques.

Pour ce projet, nous avons eu la chance de collaborer avec l’artiste Ignacio Aldana « Soltero » pour donner vie à CLARO/OSCURO – une murale monochrome géante. En plus d’être une œuvre d’art étonnante le jour, la nuit, la murale se transforme en un spectacle lumineux et coloré grâce aux intégrations de néons, créant ainsi un point de repère remarquable au sein de la Colonia Del Valle.

À cette occasion, nous avons voulu donner la parole à Ignacio pour qu’il nous en dise plus sur sa démarche artistique et la place qu’y occupe l’art public.

BE GRAND Showroom Art Integrations by MASSIVart - CLARO-OSCURO-Ignacio-Aldana-Soltero

Pouvez-vous nous dire comment vous êtes entré dans le monde de l’art ? Comment avez-vous décidé d’être un artiste ?

La principale raison a été l’influence de ma mère, qui est une artiste surréaliste et qui joue aussi du piano. Elle nous a ouvert la porte du monde de l’art. Un aspect clé de mon travail est une chose que ma mère avait l’habitude de nous dire : « Si on commence quelque chose, on le termine du mieux qu’on peut ». C’est ce que je fais à chaque fois, dans chaque toile et chaque murale que j’ai réalisées.

Tu as des styles très différents lorsque tu travailles sur toile ou sur mur. Comment cela se fait-il ? Y a-t-il un point de convergence entre les deux styles ?

Au début, on se soucie d’avoir son propre langage et les artistes peuvent se perdre dans la recherche de l’originalité. Seuls la pratique et le temps peuvent vous donner votre voix, ils vous montrent où aller. Dans mon cas, j’ai commencé par des peintures murales géométriques, simplement parce qu’elles sont conviviales, qu’elles peuvent s’adapter à tous les espaces, qu’elles peuvent transformer tous les espaces. On ajoute ensuite de la couleur et, avec plus d’expérience, on peut commencer à transmettre ce que l’espace raconte – dans mon cas, avec des motifs, des formes géométriques ou des palettes de couleurs. Le langage abstrait de mon travail sur toile est apparu des années plus tard, lorsque je me suis senti capable de développer mon propre style. Mon objectif était que les gens comprennent l’œuvre sans lire le titre ou voir la signature. Je pense que ces deux styles sont les témoins de ma démarche personnelle.

Ignacio Aldana Soltero

Si on se focalise sur ton travail mural, comment décrirais-tu ton processus créatif ?

Mon processus créatif commence par l’étude de l’espace. J’aime savoir ce qui se passe, ou ce qui va se passer, dans l’espace où se trouvera la peinture murale, et aussi connaître les environs. J’aime provoquer le changement, il ne s’agit donc pas seulement de peindre une fresque. Dans cette optique, s’il existe déjà une direction artistique, je commence à esquisser mon idée pour l’espace. J’aime créer 3 croquis différents, deux suivant ce que le client veut et un proposant ma propre idée. J’ai l’impression que lorsque vous avez une idée préétablie, votre créativité est parfois bloquée et faire ce troisième croquis m’aide à activer toute la puissance de ma créativité. Dans de nombreux cas, certains détails sont conservés dans la fresque finale.

Après avoir choisi le croquis final, je crée toujours un squelette de la façon dont je vais peindre. On ne commence pas toujours par le haut, cela dépend du dessin et de ce qui est particulièrement intéressant pour moi. Une fois que je suis prêt à peindre, j’utilise toujours des blocs de couleur, de sorte que la fresque ne semble jamais incomplète.

Comment as-tu commencé à travailler dans les espaces publics ?

De manière illégale ! Je veux dire qu’au début, quand personne ne vous engage ou ne vous donne un espace pour peindre, vous trouvez vos propres espaces. Je suis allé dans les banlieues de la ville et c’est là que j’ai pratiqué mes lignes, mes nuances, et plus tard, grâce aux médias sociaux, plusieurs entreprises ont commencé à me contacter pour créer de petites peintures murales. Je me suis beaucoup intéressé à essayer de faire revivre des espaces oubliés ou des lieux où les gens passent beaucoup de temps. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler avec le DIF (Bureau pour le développement intégral des familles) de Guadalajara, et la Fondation Black Coffee Gallery. Puis le DIF Zapopan, Jalisco, et tout le reste s’est développé lorsque nous avons réalisé que les gens voulaient de la couleur dans leurs bureaux. Nous avons peint des bâtiments dans des couleurs vives et le changement d’état d’esprit des gens était très perceptible. Il ne s’agit pas seulement de la couleur, mais aussi du folklore mexicain et l’idée est de le transmettre dans le monde entier.

Ignacio Aldana Soltero

Quel est le plus grand défi lorsque tu peins dans des espaces publics ?

Faire en sorte que tout le monde soit satisfait. Parfois, on sait que la fresque aurait pu être meilleure, les artistes sont comme ça. Parfois, le public ne l’aime pas. Parfois, les couleurs n’ont pas donné les résultats escomptés. Ce qui est bien, c’est que toutes ces choses ont une solution. Mais il n’y a rien de tel que de finir un mur et de voir le visage de tout le monde quand tout est parfait.

Dans le cas particulier de la fresque que tu as peinte pour Be Grand à Mexico, quel message voulais-tu faire passer ?

Pour moi, BeGrand propose la même chose que ce que j’essaie de faire avec mon travail : être en avance sur son temps avec élégance et minimalisme. La marque parle aussi de transformation et d’évolution, et j’ai l’impression que mon travail transmet ces détails. L’idée était de proposer une peinture murale pour le jour qui puisse également être appréciée la nuit. Les néons transforment la fresque et constituent l’endroit idéal pour prendre une bonne photo ou un selfie. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu offrir.

Quel impact souhaites-tu que ton travail ait sur la communauté ?

L’impact a commencé lorsque nous avons peint là-bas, parce qu’à l’époque, nous avons vu comment tout était déjà en train de changer. Le quartier connaît une grande transformation en ce moment, donc l’impact sera positif et j’espère qu’il pourra être un exemple de la manière dont l’art peut apporter une valeur plus profonde que l’aspect visuel.

Ignacio Aldana Soltero

@solteroarte